Un ami trop pris par ses restaurations automobiles m'a fait cadeau de ce cadre centenaire. Sur le côté de la potence de cintre, on lit EXPRESS WERKE (Établissements Express, Neumarkt-in-der-Oberpfalz, en Bavière) mais —sans avoir dérouillé le supposé Teuton— ce serait la seule marque lisible en l'état. La douille de direction ayant été brasée —remplacement de la fourche en conservation de la partie supérieure adaptée au cintre à pincement ?— on peut supposer qu'il y a un certain lien entre ce cintre urbain et le cadre. La commande que l'on voit en arrière permet de libérer le guidon et de l'orienter de côté pour gagner en stabilité et qu'il tienne moins de place posé contre un mur —voir les images du site d'Express https://www.express-ig.de/. Les haubans de l'Aberger ne sont pas démontables, mais la forme et la finition sont proches de mon inconnu.
Le cadre n'est pas trop lourd, c'est du tube léger. La taille du pédalier est cohérente avec celle des jantes (700 B? profil de type Westwood, 25 mm intérieur), c'est pas un course.
J'étudie toute proposition d'échange ou de vente d'un set de jantes bois clincher en etrto 635 !
Salut Caillon,
le plus compliqué va être de trouver des haubans pile poil de la bonne longueur. Pour le reste, comme apparemment, si je comprends entre les mots, ce n'est pas un vélo de course que tu souhaites reconstruire, ce ne devrait pas être trop difficile.
@qipiq Bonjour à toi ! Mais Bernard, je les ai tous les deux, les haubans (photo 2) ! Il manque un des montants des freins à l'arrière, et une des brides de fixation de l'étrier avant sur le fourreau. Les pédales sont dépareillées et ne tournent plus vraiment. J'ai aussi besoin de moyeux à bain d'huile, d'une roue-libre et de rayons 300 (à peu-près) x 1,8-1,6.
La selle —marquée "Horte…(aux?)" est cuite. Il manque un morceau des garde-boue à la bavette avant.
Ah ben alors tout va bien; j'ai dû sauter une pastille en cliquant pour voir les photos suivantes
Tout va bien dit-il, mais on ne se bouscule pas pour me proposer des pièces ! Une des roues (avant) est une rare vraie Westwood avec étiquette américaine "Westwood MFG Co Ltd "C"", 23-622 —j'ai essayé avec un Marathon sans tringles qui va— alors que l'autre jante, sans étiquette (et aussi avec un moyeu avant), est une 19-635 (700B). L'Aberger est monté en jante bois, ça donne des idées, surtout si personne ne me propose une Westwood. Je vais aussi regarder du côté des réparateurs allemands de Torpedo voir si un moyeu à trois vitesses modèle 1929 ne serait pas à vendre. Ça doit pas être donné, surtout avec sélecteur. Quant au frein avant, même si je peux remonter le frein adapté une fois que le frein sur pneu a été usé, je devrai peut-être en chercher un. Il n'y a pas trop de doutes sur ce montage, la fourche est percée avec une chapelle pour recevoir le guide de la tringle du frein sur pneu. À noter que puisque le guidon est mobile (levier de blocage), il n'est pas question de commander le frein par des leviers sur les poignées —Bowden n'a pas encore convaincu tous les fabricants de l'intérêt de la commande par câble— mais on pousse une "palette", sur un axe horizontal, située devant la potence de direction. Rücktritt Bremse (rétro-freinage) pour l'arrière.
Tout ou presque a trempé dans l'acide phosphorique, puis a été brossé, passé au rouleau d'atelier ou au goupillon d'abrasif puis rebadigeonné de destructeur de rouille. Normalement, on relève une numérotation frappée à ce niveau d'intimité : et bien non, pas une marque à part un "O3" sur un des œillets des têtes de haubans fondues. Rien sur le boîtier de pédalier, ni le raccord de selle, ni même une base. Ce cadre a échappé aux moyens de contrôle de l'industrie, et n'est jamais rentré dans une administration (l'armée allemande datait et numérotait les cadres de ses vélos).
Comme les deux haubans présentaient des enfoncements dans leur partie basse, j'ai un peu rechargé en laiton et tenté de rendre ça de nouveau rond. Quelqu'un a-t-il une idée sur l'époque de ce genre de construction : des pattes —des œillets, par exemple— brasés en bout de tubes ronds constants ? Sur un catalogue (Établissements Prefer, France, vers 1932) destiné aux détaillants en vélos, on trouve les pièces de fonte malléable en question, pour réparation (ou construction ?). J'ai repercé les évents de brasage bouchés par la corrosion en profitant de l'acide disponible pour traiter l'intérieur des tubes.
Les bouchons !
Après un grattage approfondi, il apparaît que ce cadre a été identifié, avec un bien petit numéro —à moins que série spéciale pour dommages de guerre livrée à Saint-Étienne, chiffres suivants illisibles, 26ème semaine de 1903 ? Le probable "18" difficilement lisible sur un des bouchons est le diamètre du tube.
En recherchant le nom exact des Stempelbremsen, ces freins verticaux sur pneu avant si fréquents sur les vélos allemands du XXe siècle et toujours fabriqués (!), une image du Wikipedia m'a montré un Laurin & Klement de la fin du XIXe. Les mêmes raccords que mon cadre sur un vélo tchèque ! Une visite sur le site de Sterba (pas trouvé le hatchek pour le "S") m'a alors permis de découvrir un catalogue de 1897 montrant la gamme "Slavia" produite par l'entreprise qui allait devenir Skoda (toujours pas trouvé le hatchek, dommage !) en fabricant des automobiles après avoir produit des motos. Seul le cadre (avec la potence de selle) est d'origine, la fourche —rallongée— et le guidon provenant sans doute d'un Express (bavarois) des années 20. Si je voulais vraiment le compléter à l'identique, il me faudrait un petit (36 ? dents) plateau et moyeu à retrofreinage à dent sautée, des jantes de 28' à gros pneus sans garde-boue —il y avait une Westwood de 700C avec— et… un Stempelbremse sur un des trois modèles de cintre proposés !
Mon kolo est un modèle routier (cestovni), de moyenne gamme, fabriqué avec des tubes sans soudure The Perfecta (Birmingham). Le modèle "0" n'a pas les très caractéristiques haubans entièrement démontables, le modèle "II" est plus léger d'un kilo, &c. Slava !
https://www.sterba-bike.cz/fotka/19426/category/katalogy
La plaque qu'il y aurait pu avoir sur le tube de direction ! Le feuillage est-il du Cornouiller mâle, arbre sacré en Serbie, dont les nationalistes tchèques panslaves se sentaient proches ?