Ce n'est pas parti d'un cadre ramassé dans la rue —avec sa fourche— pour son axe de pédalier, mais à l'origine de l'envie d'électrifier un mountain bike.
C'est largement dimensionné et c'est trop lourd, tant qu'à faire, autant profiter de la robustesse du modèle… Sauf que le moteur une fois arrivé ne rentrait pas dans le cadre. Changement de direction, je vais auxiliariser un cadre route, comme le Sauvage Lejeune avec ses grosses pattes arrières et ses tubes gros diamètre —changement de batteries aussi, parce que les Yuasa au plomb gélifié 17Ah, ça pèse 12 kg la paire.
Je nettoie alors le cadre du Sauvage Lejeune en méditant avec quoi j'allais fixer le support du moteur : dans un premier temps, je commande des cavaliers boulonnés avec une bride qui offre une surface plane. Sauf que rien n'est horizontal sur un diamond. Je dessine un max de solutions insatisfaisantes, avant de comprendre qu'il faut braser une cornière (excellente rigidité) sur le cadre, et on boulonnera le support après dessus. Les cornières en 25/30 10e, c'est petit, je me retrouve dans un premier temps avec une cornière à augmenter (brasure). Et puis pourquoi boulonner (brasure), et pourquoi pas une autre patte pour faire trois points d'attache (re-brasure) ?
Et une couche d'impression au zinc. Le métal du cadre a déjà été passivé à l'hydroxyde de soude après un bain dans l'acide phosphorique à dix pour cent.
Normalement, j'ai prévu un vermillon un peu assombri (orange circulation). Mais je le déplacerai un peu vers le magenta pour avoir un rouge-orangé non-flamboyant.
Après la modification du cadre et la protection anti-corrosion, il était temps de construire un boîtier pour les batteries : plomb AGP, pour ne pas engraisser notre ami-le-roi-de-RDC qui fait brûler des scooters Gare de Lyon —c'est long à expliquer, voyez l'article de Wikipedia sur les accumulateurs au lithium. Les deux Yuasa NP 12-12 —4kg 3 chaque— sont hébergées dans une construction savante d'aluminium/polyéthylène et tôle d'acier. La câblerie trouve à peine sa place mais les batteries sont douillettement suspendues sur un lit de feutre épais, le "contrôleur" de CSMoto au grand air et les raccords électriques en spaghettis derrière le contact général et la prise RCA du chargeur. Plus tard, il n'est pas impossible, les prix ayant baissé, que je remplace mon plomb (entièrement recyclable, même si la filière est trop dégueu dans sa vieille pratique) par un Lithium/Fer/Phosphore un peu plus sûr et vertueux que le Lithium-ion, explosif et minier.
La partie transmission a été attaquée mais n'a pas encore fait l'objet d'un post : incapable de calculer les rapports qui seront nécessaires, j'ai prévu deux grands plateaux possibles et envisagé de réduire la roue-libre de sortie d'arbre-moteur à 8 dents si la Yu Qiu laquelle en a 12 fait peiner le moteur Unity (250 W à collecteur, 24 V, vraiment éprouvé et même bullet-proof comme disent les cow-boys).
L'objet tel que sur la tof fait déjà 19 petits kilogrammes —moi 90, dire que la roue arrière est en 32 trous et que je n'ai que des étriers M.A.F.A.C. à patins Koolstop pour l'arrêter …en montagne. Tu parles d'un porteur !
Ton projet me laisse pantois et pressé de voir le résultat final !
Déjà que je ne comprends pas l'explication polychromique, alors que ce fut un pilier de ma profession pendant presque 30 ans ... alors le reste ...
Il faudra parler en langue pointue, alors ! Il faudrait dire que j'ai imaginé un vélo assisté économique : après avoir monté un moteur sur la roue avant d'un biporteur, j'ai vu les limites du système tel que les marchands le proposent de nos jours. Les moteurs brushless dans la roue tournent excessivement vite et consomment trop de ce fait. Ils sont équipés d'une roue-libre grand modèle laquelle empêche la roue de tourner à une vitesse élevée, interdisant de profiter de la gravité. Leur couple élevé est très mal exploité du fait que le rapport de leur transmission (réduite) est fixe.
J'espère que tout est clair jusque là. Une première objection/solution à ma critique du "bushless" pourrait être : prends un Shimano Steps, il est au pédalier, on peut donc changer les rapports et on trouve les berceaux à braser sur l'Internet ! Outre que je n'aime pas les solutions même altruistes où tout est intégré (contrôleur, roue-libre, &c.), l'objet est cher et l'adaptation d'un berceau est plus ambitieuse. De plus, on ne se débarrasse pas des batteries Lithium-Ion dont la consommation est l'unique objectif des politiques qui se soucient du vélo —avec l'obsession de préserver les bureaux d'études de Bosch, Panasonic usw. Si on m'a suivi, les gros besoins du moteur brushless même ralenti par un choix judicieux de son emplacement incitent à employer des batteries légères.
Il fallait changer de moteur : une visite au site de l'entreprise MTBLift m'a convaincu de l'actualité des vieux (et pas chers) moteurs à collecteurs. Ils se passent des puces qui commandent l'alternance des impulsions électriques qui font bouger d'un cran les bobinages du rotor —normal, le collecteur et ses charbons font ça mécaniquement. La solution de MTBLift étant un peu trop sportive (faite pour les VTT d'aujourd'hui en tubes de canettes, freins à disques et autres périphériques consommables), j'ai trouvé un ingénieur qui s'est occupé de la question en électrifiant un quad (!). Outre qu'il soit très sympathique, il défend une vraie solution chinoise, économique et robuste. C'est d'ailleurs, à part la position du moteur, la solution chinoise que j'ai retenue.
C'est long à expliquer, j'avais prévenu. Les Chinois ont, dans la décennie précédente, posé des Unity MY1018 ou leurs équivalents sur la roue arrière de leurs vélos, en vissant des couronnes dans les rayons (!). Prix imbattable, et ça existe encore : j'ai préféré écouter les conseils de M. Soula, mais c'est le même matériel que vous trouverez en faisant un tour sur Alibaba, ou à peu près.
J'ai aussi préféré monter une roue libre sur l'arbre de sortie du moteur et aussi sur le pédalier, pour que la gravité puisse m'emmener sans que les moteurs —dont mes jambes— n'aient à suivre le mouvement. C'est l'équipement le plus onéreux, en fait. C'est sur ce point —un pédalier à roue-libre automatiquement débrayable, moteur thermique oblige— que le modèle de mon vélo rencontre celui de l'ingénieur du Cyclorex, l'élégant cyclomoteur des années 40. Bien sûr mon Sauvage-Lejeune motorisé n'est pas aussi fin… M. Soula recommande les batteries au plomb, il faut bien les mettre quelque part !
Déjà que je ne comprends pas l'explication polychromique, alors que ce fut un pilier de ma profession pendant presque 30 ans ... alors le reste ...
Voilà, mais c'est en RGB, pas en synthèse soustractive…